La Boulonnerie déboulonnée.







cliquer pour plus de détail sur le fronton marqué en brique 1900.

Franière, connue entre autres pour sa glacerie, qui a donné son nom à une rue, est moins connue pour sa boulonnerie qui a pourtant elle aussi donné son nom à une rue du village. C’est en empruntant celle-ci, la rue de la Boulonnerie, que l’on peut apercevoir un bâtiment d’usine en brique dont les combles sont en forme de dents de scie,



le petit côté seul vitré. C’est ce qu’on appelle une toiture en sheds, inventée pour permettre un bon éclairage zénithal et diffus sans pénétration solaire excessive, les versants transparents étant orientés dans le secteur nord-ouest – nord-est. La révolution industrielle a indéniablement entraîné une révolution artistique, les usines sont en même temps, depuis un bon siècle, les emblèmes de la puissance des entreprises qui les construisent. C’est revêtue de cette belle architecture que se trouvait la boulonnerie de Franière.

Moteur social et économique de l’entité, la boulonnerie fut construite en 1900, comme en témoigne une des entrées sobrement millésimée, à quelques pas de la Sambre et de la gare, atouts majeur de l’exportation et de l’importation des matières premières ou des produits finis.

photo de Jean-Paul Ce grand bâtiment dégage une forte impression spatiale, tant à l’extérieur qu’à l’intérieur : les charpentes métalliques et ses colonnes de soutien y sont d’une sobriété et d’une finesse remarquables, permettant ainsi une utilisation fonctionnelle des lieux et l’installation plus importante de machines sous un éclairage naturel uniforme.



En 1905, elle était sous la direction de Jules Lemaitre. Au début de la première guerre, elle cessa ses activités. Agrandie et modernisée autour de 1924 après avoir subi les outrages de la première guerre, elle fusionna en 1931 avec les Boulonneries de Lodelinsart. Dans ces années-là, l’entreprise employait une centaine de personnes. M. Raymakers, de Soye, était transporteur pour le compte de la boulonnerie.

Fermée en 1943 par l’occupant, elle rouvrit ses portes en 1945. Elle fut active jusqu’en 1954 puis on vendit peu à peu les stocks. Anne-Marie Lemaitre et la veuve d’Edouard Lemaitre (qui avait succédé au fondateur décédé en 1937) furent chargés de la liquidation.

Dans les années 60, un ferrailleur avait racheté le site pour en faire un centre de récupération. En 2002, il fut, semble-t-il, exproprié ou obligé de revendre.
Seule a été sauvée la centrale électrique



 

 

 

 

centrale électrique coté verso.

 

centrale électrique coté recto.

 

En effet un arrêté ministériel du 4 octobre 1999 entré en vigueur le jour même décide que le site d'activité économique n° SAE/Na 122 dit « Boulonnerie et Forges de Franière » à Floreffe et comprenant la parcelle cadastrée 2e division, section A, n°s 231 P2, 231 R2, 231 D3, 231 E3 et 231 S2 et repris au plan n° SAR/Na 122 est désaffecté et doit être rénové ou assaini. Le même arrêté précise que la destination du site sera fixée postérieurement.


En début de mandature, le gouvernement wallon établissait une liste de 120 sites d'activité économique désaffectés (SAED).Sur cet ensemble, 115 chantiers ont été entamés ou sont terminés .
Dix d’entre eux se situent en province de Namur : le château Chaput (Ciney), l’usine de fabrication de poêles Somy (Couvin), le site Patria (Dinant), les Boulonnerie et Forges de Franière (Floreffe), le Palace (Gembloux), les sites de l’ancienne menuiserie et des usines Pâques (Namur), Nopri (Rochefort), des fours à chaux (Viroinval) et la carrière La Rochette (Yvoir).

Le montant des interventions financières varie souvent entre 100.000 et 250.000 euros, à l’exception du site de Franière pour la reconversion duquel une somme de 580.000 euros a été débloquée.

Actuellement c’est le port autonome de Namur qui en est le propriétaire gérant. Aucun scénario d’avenir n’est encore décidé clairement. Au plan de secteur, cette ancienne boulonnerie est située en "zone industrielle" (malgré le permis de bâtir de certaines maisons avoisinantes sises sur le même site ?) Néanmoins, le site pourrait passer en zone agricole, en cas de compensation du bureau économique de la province de Namur lors de l'installation du centre de tri des déchets à Floriffoux. Cela permettrait une issue plus rapide en ce qui concerne l'avenir de ce bâtiment qui a déjà trop souffert du laxisme passé quant à sa nouvelle affectation.

 



Il est en effet urgent de sauver rapidement l’ossature du grand hall où se trouvaient les machines, et de garder l’architecture telle quelle : témoignage trop rare de notre architecture industrielle, trop rapidement gommée de la mémoire par nos décideurs au niveau de la région wallonne. Le reste des bâtiments est hélas en très mauvais état, sans toit, la végétation y reprend le dessus.

casiers de rangements cliquer pour un plan détaillé
















Plan des ateliers généraux ©

La boulonnerie Boël de La Louvière
un exemple de ce qu'était la boulonnerie de Franière